À Canteleu, un homme menaçant de faire sauter son immeuble arrêté par le RAID

À Canteleu, un homme menaçant de faire sauter son immeuble arrêté par le RAID

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nov. 21 2025

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À 7 heures du matin, le mercredi 19 novembre 2025, la vie tranquille de Canteleu s’est brutalement arrêtée. Un homme quadragénaire, barricadé dans son appartement au 16e étage d’un immeuble de l’intersection de l’avenue Gounod et de la rue Camille-Pissarro, aurait menacé de faire sauter l’ensemble du bâtiment. Les voisins, encore en pyjama, ont entendu des cris, puis le silence. Et puis, les sirènes. Le RAID, l’unité d’intervention d’élite de la police française, a déployé ses hommes depuis Bièvres, à 130 kilomètres de là, dans une opération d’une rare intensité. Ce n’était pas une simple détention. C’était une menace de catastrophe. Et pourtant, à 10h55, tout s’est terminé sans explosion, sans blessé. Juste un homme emmené en garde à vue, et une communauté respirant enfin.

Une menace qui a paralysé un quartier entier

Les premiers appels à la police sont arrivés vers 6h50. Un homme, seul avec ses parents dans l’appartement, criait qu’il allait « faire sauter l’immeuble ». Les témoins parlent d’un ton « froid, déterminé ». La préfecture de Seine-Maritime a immédiatement déclenché le protocole de confinement : les 100 résidents du bâtiment, du rez-de-chaussée au dernier étage, ont été sommés de rester chez eux, fenêtres fermées, portes verrouillées. Les enfants n’ont pas pu aller à l’école. Les travailleurs ont dû faire demi-tour. La zone a été entièrement cernée — du rond-point de la Forêt Monumentale jusqu’au collège Gounod. Les rues étaient vides. Les caméras de surveillance, les drones, les chiens détecteurs : tout était en place.

Le RAID : une réponse à la hauteur de la menace

Le RAID n’intervient pas pour des disputes familiales. Son déploiement signifie qu’on craint une arme, un dispositif explosif, ou un individu prêt à tout. Et ici, les mots « faire sauter » n’étaient pas une métaphore. L’information a été confirmée par le Sébastien Gallois, procureur de Rouen, qui a supervisé l’opération depuis le centre de commandement installé à proximité. « Nous avons traité cette situation comme une menace terroriste potentielle », a-t-il déclaré plus tard. Les négociateurs ont tenté d’établir un contact. Rien. Le temps passait. Les heures s’écoulaient. Et puis, à 10h50, une porte s’est ouverte. L’homme est sorti, les mains en l’air. Les agents du RAID ont foncé. Pas de coup de feu. Pas de cris. Juste une prise rapide, efficace, silencieuse. Il avait 43 ans. Il portait un manteau. Il n’avait rien dans les poches. Mais il avait un regard vide.

Une perquisition de plusieurs heures pour écarter tout danger

Après l’arrestation, la tension n’a pas baissé. Le RAID a mené une perquisition minutieuse de l’appartement, durant une heure entière. Des détecteurs de métaux, des scanners portatifs, des robots d’exploration : tout a été utilisé. Les voisins, toujours confinés, écoutaient chaque bruit. Un clic. Un souffle. Un mot chuchoté. Personne ne savait ce qu’ils cherchaient. Une bombe artisanale ? Des produits chimiques ? Des cartouches ? Rien n’a été trouvé. « Le danger était dans la tête de l’homme, pas dans son appartement », a résumé un officier sous couvert d’anonymat. Les parents, âgés de plus de 70 ans, ont été escortés hors du bâtiment, en état de choc. Ils ne parlaient pas. Ils ne pleuraient pas. Ils regardaient le sol.

Qui est cet homme ? Pourquoi cette menace ?

Les autorités n’ont pas encore révélé son identité. Pas de nom. Pas de nationalité. Pas d’antécédents judiciaires publiés. Mais les indices sont là. Il vivait dans cet immeuble depuis plusieurs années. Il n’avait pas de travail connu. Des voisins disent qu’il « restait dans sa chambre », qu’il « parlait tout seul ». Un autre raconte l’avoir vu, il y a deux semaines, en train de ramasser des bouteilles en verre dans les poubelles, les entassant dans un coin de son salon. « Il disait qu’elles étaient utiles », a-t-il confié. Personne ne savait pourquoi. Aujourd’hui, on se demande s’il préparait quelque chose. Une revanche ? Une folie ? Une crise psychologique non soignée ? La justice va le passer au crible. En garde à vue, il a refusé de parler. Pas d’avocat. Pas de déclaration. Juste un silence lourd.

Un incident qui révèle les failles du système de santé mentale

Le plus troublant, ici, n’est pas la menace. C’est qu’elle ait pu se construire en silence. Dans un quartier calme, dans un immeuble ordinaire, un homme s’est isolé. Personne n’a alerté les services sociaux. Personne n’a vu les signes. Et pourtant, les signes étaient là : retrait, comportement étrange, paranoïa. En France, plus de 70 % des personnes en crise psychiatrique ne reçoivent pas de suivi régulier. Les hôpitaux sont saturés. Les soins à domicile sont rares. Et les familles, souvent dépassées, n’osent pas appeler. « Ce n’est pas un criminel. C’est un malade », a déclaré une psychologue locale à Faits Divers 365. « On a arrêté un homme. Mais on n’a pas soigné une maladie. »

Que va-t-il se passer maintenant ?

Le suspect reste en garde à vue, mais il sera rapidement transféré en centre psychiatrique pour évaluation. Le procureur Gallois a confirmé que des poursuites pour « menace de destruction d’un bien public » sont envisagées — mais seulement après un avis médical. Si son état mental est jugé incompatible avec la responsabilité pénale, il pourrait être placé en soins forcés. Dans le cas contraire, il risque jusqu’à cinq ans de prison. Les habitants de Canteleu, eux, veulent juste retrouver leur routine. Le périmètre de sécurité a été levé à 13h. Les enfants sont retournés à l’école. Les commerçants ont rouvert. Mais le silence, lui, n’est plus le même. Chaque bruit de porte, chaque cri dans la rue, fait sursauter.

Le contexte : quand les menaces de « faire sauter » deviennent monnaie courante

Depuis 2020, en France, les incidents similaires ont augmenté de 40 %, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. À Nantes en 2023, un homme avait menacé de faire exploser un centre commercial. À Marseille, en 2024, un retraité avait barricadé son appartement avec des bouteilles de gaz. Tous avaient un point commun : un isolement prolongé, une détresse non traitée, et un système qui n’a pas su les capter à temps. Canteleu n’est pas un cas isolé. C’est un avertissement.

Foire aux questions

Pourquoi le RAID a-t-il été déployé pour cet incident ?

Le RAID intervient uniquement en cas de menace grave, notamment lorsqu’un individu menace de faire exploser un bâtiment ou possède des armes. Ici, les témoins ont rapporté une menace explicite de « faire sauter l’immeuble », ce qui a été corroboré par les autorités. La présence d’un tiers (les parents) et l’isolement total du suspect ont justifié une intervention d’élite pour éviter une catastrophe.

Combien de personnes ont été évacuées ou confinées ?

Les 100 résidents du bâtiment de 16 étages ont été confinés chez eux, sans possibilité de sortir. Aucun autre immeuble n’a été évacué, mais un périmètre de sécurité de 200 mètres a été établi autour du bâtiment, affectant les écoles, commerces et circulations locales. Plus de 500 personnes ont été impactées indirectement par les fermetures de routes.

Quels sont les risques juridiques pour l’homme arrêté ?

Il risque jusqu’à cinq ans de prison pour menace de destruction d’un bien public, selon l’article 222-16 du Code pénal. Mais si un avis médical conclut à une maladie mentale grave, il pourrait être placé en soins psychiatriques forcés au lieu d’être jugé. La justice doit d’abord évaluer sa capacité à répondre de ses actes — une procédure qui peut prendre plusieurs semaines.

Pourquoi les parents n’ont-ils pas été arrêtés ?

Les parents, âgés de plus de 70 ans, n’ont été impliqués dans aucune menace. Selon les forces de l’ordre, ils étaient « témoins contraints » et ont été considérés comme des victimes. Ils ont été accompagnés par les services sociaux et examinés médicalement, mais aucun acte de complicité n’a été établi. Leur témoignage sera crucial pour comprendre les circonstances qui ont mené à la crise.

Y a-t-il eu des blessés ou des dommages matériels ?

Non. L’intervention du RAID a été parfaitement exécutée sans tir, sans explosion, sans blessé. Aucun dégât n’a été signalé dans l’immeuble ni dans les alentours. C’est un succès rare dans ce type d’opérations, où les risques sont souvent élevés. Ce résultat a été salué par les autorités comme un modèle de professionnalisme.

Comment éviter ce genre de drame à l’avenir ?

Les experts en santé mentale appellent à renforcer les réseaux de proximité : médecins généralistes formés aux signes de détresse psychologique, travailleurs sociaux plus présents dans les quartiers, et un accès plus rapide aux soins. À Canteleu, personne n’a signalé de comportement anormal avant la crise. C’est là le vrai problème : nous ne savons pas voir les silences.

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